L'histoire de l'esclavage en Guadeloupe

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1635 : Le 28 juin, Charles Liénart de l'Olive et Jean de Plessis débarquent en Guadeloupe. C'est le début de la colonisation de l'île.

1639 : Louis XIII autorise la déportation d'esclaves dans les possessions françaises

1643 : Charles Houël est nommé gouverneur de la Guadeloupe.

Le 20 Octobre 1670 : Une ordonnance sur l'instruction criminelle fut rendue, laquelle décrétait que "Nul n'avait le droit de mutiler la chair et répandre le sang des esclaves"
Cette ordonnance ouvrait la voie d'une novelle législation.

Le 11 Novembre 1673 : Louis XIV accordait le premier privilège au commerce de la traite.

En 1674 : Louis XIV rend la traite libre sur tout le territoire africain.

En 1676 : Louis XIV participe personnellement à ce traffic par le biais d'un traité passé avec Jean Oudiette.

1685 : le statut des esclaves est défini par le "Code Noir".
Le roi Louis XIV réglemente la traite des noirs, précédemment légalisé par Colbert en 1664.
C'est à l'initiative de Colbert que l'on va produire des mémoires sur la situation des esclaves et des plantations.
Deux rédacteurs, Charles de Courbon, comte de Blénac et Jean-Baptiste Patoulet vont s'y atteler en s'inspirant des pratiques esclavagistes des Espagnols en terre d'Amérique.
Le Code Noir, promulgué par Louis XIV en 1685, se compose de soixante articles qui gèrent la vie, la mort, l'achat, la vente, l'affranchissement et la religion des esclaves.

Le 3 Juin 1712 : Une ordonnance renouvela les prescriptions sur la nourriture et l'entretien des esclaves et porta "interdiction aux maîtres d'appliquer la torture".

1759 - 1763 : La Guadeloupe connaît un formidable essor.
Les anglais créent un nouveau port qui deviendra plus tard Pointe-à-Pitre, ils ouvrent des routes, favorisent le développement des plantations de canne, importent massivement des esclaves (plus de 18 000 !).

1770 : La culture du caféier est introduite. Très exigeante en main-d'œuvre, elle va encore accélérer l'arrivée de nouveaux esclaves.

Le 9 Août 1777 : Une déclaration du Roi renouvelle l'interdiction d'amener dans le royaume aucuns noirs, mulâtre, ou autres gens de couleurs, de l'un ou l'autre sexe, sous peine de 3000 livres d'amende, et de renvoyer aux colonies les noirs et mulâtres qui se trouvent dans le royaume.

Le 9 Février 1779 : Un réglement fit interdiction expresse aux gens de couleur libres de s'habiller comme des blancs.

Le 6 Novembre 1782 : Une ordonnance du Roi vint interdire, aux curés et officiers public de qualifier aucunes personnes de couleur libres du titre de "sieur et de dame".

Le 26 Octobre 1784 : Le Roi accorda une prime de quarante livres par tonneau aux armateurs de navires pour la traite, et une prime de soixante livres, par têtes d'esclaves introduit en Guadeloupe et en Martinique.

1787 : La Guadeloupe compte alors 73 000 esclaves pour 14 000 blancs.

1789 : La Révolution française éclate. La révolution française répand dans ses colonies les grandes idées égalitaires qui ont conquis le peuple de la métropole.

Le 25 Août 1791 : Les quatre commissaires débarquent à Basse-Terre.
Ils s'opposent aussitôt inutilement et infructueusement, au Gouverneur et à l'Assemblée Générale Coloniale. Trop attachés à leurs prérogatives créole, les membres de l'Assemblée Générale Coloniale, ne laissent aucunement appliquer les mesures pacifiques que sont chargés d'appliquer les commissaires.

Les 13, 15 et 29 Mai 1791 : Avant sa séparation, l'Assemblée Constituante décreta que les gens de couleurs, nés de pères et de mères libres, et ayant les qualités requises, jouiraient des droits des citoyens actifs et seraient admis comme les blancs, dans les assemblées paroissiales et coloniales.

Le 30 Septembre 1791 : L'Assemblée Constituante fit place à l'Assemblée Législative.

Le 24 Mars 1792 : L'Assemblée Législative émit un décret stipulant que l'on procéda sur le champ à la réélection des Assemblées Coloniale et des Municipalités et que tous les hommes libres de toutes couleur pourraient être admis à voter dans les Assemblés Paroissiales et seraient éligibles à toutes les places. Quatre commissaires furent nommés pour les Îles du Vent, avec le pouvoir de ramener l'odre et la paix par tous les moyens.

Le 11 Août 1792 : L'Assemblée Législative supprime la prime d'encouragement à la traite, accordée par le Roi Louis XVI, en 1784.

1793 : La répercussion des événements de France ( l'octroi de droits civiques aux noirs libres et aux hommes de couleur ) amenèrent le soulèvement des noirs et des révoltes dans l'armée

Depuis le début de la révolution, républicains et royalistes s'affrontent aux Antilles et installent tour à tour leurs régimes de terreur.

Le 4 février 1794 : L' Abolition de l'Esclavage par la Convention . est proclamé, sur proposition de Levasseur, Danton et Lacroix mais aussi, suite aux pressions organisées par la société des amis des noirs et d'humanistes comme l'Abbé Grégoire .

Les esclaves se révoltent et les affranchis réclament l'égalité politique.

Le 21 Avril 1794 : Le Gouverneur Collot, capitule face au Général anglais Dunbas, qui s'empare de l'île. Les Anglais envahirent la Guadeloupe en réponse aux demandes d'aides des propriétaires terriens royalistes. Ils occupent l'île pendant deux mois avant que les Républicains avec à leur tête Victor Hugues, émissaire de la Convention, appuyés par les esclaves et ses 1500 hommes se rendent maîtres de l'île.
Ils exécutèrent beaucoup de royalistes-pro-esclavagiste.

1794-1798 : Le gouvernement de Victor Hugues instaure une période de Terreur pour les sympatisants royalistes.

Mai 1802 : Afin de mater la rébellion et d’imposer le rétablissement de l'esclavage, Napoléon Bonaparte envoie en Guadeloupe une mission dirigé par le général Richepance.

Le 06 mai 1802 : Richepance nommé général en chef de la Guadeloupe, arrive à Pointe-à-Pitre.

Un peu partout en Guadeloupe, les guadeloupéens se battent pour garder leur liberté mais les hommes de Richepance, supérieurs en armes et en nombre, écrasent les insurgés.
Les combats tournent aux massacres.

Le 20 Mai 1802 : Napoléon Bonaparte qui dirige la France et l'Empire colonial, rétablit l'esclavage et la traite des noirs conformément aux lois de 1789.

Le colonel mulâtre Delgrès né en 1766 en Martinique, d’un père guadeloupéen noir et d'une mère martiniquaise blanche, se révolte contre le retour de l'esclavage.
Il est rejoint dans sa lutte par Joseph IGNACE.

Joseph Ignace et ses troupes sont décimés lors de la bataille de Baimbridge, le 25 Mai 1802.

Le 28 mai 1802 : Retranché sur l'habitation Danglemont, le colonel Louis Delgrès préfère se donner la mort, avec 300 de ses fidèles. Plutôt que de se rendre aux troupes de Richepance et de redevenir esclaves.

Le 2 Juillet 1802 : Un arrêté renouvelle la déclaration royale de 1777, interdisant le territoire continental aux individus de couleur et l'aggravant par la peine de la déportation.

Le 16 juillet 1802 : La loi du 4 février 1794 qui avait abolit l'esclavage est abrogée par l'arrêté consulaire émis ce jour.
Extrait de l'arrêté : "La colonie de la Guadeloupe et dépendances sera régie à l'instar de la Martinique, de Sainte-Lucie, de Tobago et des colonies orientales, par les mêmes lois qui y étaient en vigueur en 1789".

Le 29 Juillet 1802 : Un arrêté supprime les listes des émigrés.

Le 3 Septembre 1802 : Un arrêté ordonne aux émigrés de reprendre possession de leurs biens.

Le 19 Novembre 1802 : Un arrêté confirme la suppression des listes des émigrés et ordonne la restitution des biens séquestrés à leurs propriétaires.
L'élite révolutionnaire doit rendre leurs terres aux békés, les colons reprennent ainsi leurs habitations et leurs plantations.

Après le rétablissement de l'esclavage en 1802, les colons ont durci les conditions de vie des esclaves dont le comportement est de plus en plus insurrectionnel.

Les esclaves affranchis par la Convention sont harcelés par l'administration, ...

Beaucoup d'esclaves fuient pour se réfugier dans les forêts et les montagnes guadeloupéennes.
Ces "marrons" sont systématiquement pourchassés, parfois même par leurs frères de labeur, à qui on promettait la liberté.

Le 19 Février 1803 : Un arrêté met en vigueur dans les îles, le Code de la Louisiane. Un article de ce code interdit le mariage entre blanc et noir.

Le 22 Aout 1807 : Un arrêté Préfectoral condamne à 1620 francs, toute personne donnant asile à un esclave "Marron".

Le 8 Février 1815 : Lord Castlereagh, au nom de l'angleterre, fit signer aux représentants français, ainsi qu'à d'autres représentants de divers pays, réunis au congrès de Vienne, l'abolition de la traite des esclaves, comme "contraire aux principes d'humanité et de morale universelle".

Le 25 Avril 1827 : une prescription est faite aux tribunaux, d'agir sévèrement contre ceux qui se livrent à la traite.

Le 2 Novembre 1830 : L'affranchissement moral de la classe des gens de couleur libres est promulgué; abolissant les réglements qui leurs ôtaient les droits de citoyen, en les assimilant pleinement à la classe blanche.

Le 8 Mars 1832 : Une loi déclara libres, les noirs qui seraient trouvés à bord de navires négriers.

Le 12 Juillet 1832 : Une Loi simplifia les formalités pour l'affranchissement des esclaves.

Le 30 Avril 1833 : Par ordonnance royale, la France abolie les peines de la mutilation et de la marque des esclaves.

Le 28 Aout 1833 : L'Angleterre décrète l'abolition de l'esclavage.
A Paris, des hommes comme Tocqueville, Broglie, Lamartine, Bissette et Schoelcher mènent le même combat abolitionniste.

Le 29 Avril 1836 : Une ordonnance stipule qu'un habitant des colonies amenant en France, avec lui un esclave del'un ou l'autre sexe, celui-ci serait affranchi selon l'ordonnance du 12 Juillet 1832. La même ordonnance indiquait les noms et prénoms à donner à ces esclaves libérés.

Le 11 Juin 1839 : Une ordonnance royale impose le recensement de tous les esclaves des colonies.

1842 : En métropole, Lamartine, Barbès et Victor Schoelcher réclament l'émancipation des esclaves.

Le 14 Mai 1844 : Le gouvernement présenta à la chambre des pairs, un projet de loi amendant celle du 23 Avril 1833, et attribuant aux tribunaux les manquements aux soins, à l'entretien et, la consommation de violence et de cruauté envers les esclaves.


 

Le 24 Février 1848 : La révolution entraine la chute de la monarchie de Juillet.

Le 4 Mars 1848 : Le gouvernement povisoire nomme une commission pour l'émancipation et déclare :

"que nulle terre française ne peut plus porter d'esclaves"

Disons nous et disons à nos enfants que tant qu'il restera un esclave sur la surface de la Terre, l'asservissement de cet homme est une injure permanente faite à la race humaine toute entière

Victor Schoelcher

Le 27 avril 1848 : Le décret officiel d'abolition est voté par la IIème République, grâce aux efforts de Victor Schoelcher (1804-1893), sous-secrétaire d'État à la Marine chargé des colonies.

Le 27 mai 1848 : Le gouvernemeur Layrle promulgue l'abolition de l'esclavage sur l'île, sans attendre l'arrivée tardive du texte (voir décret de l'abolition de l'esclavage du 27 avril 1848).

L’esclavage fut également aboli la même année à l’île de Saint-Martin pour la partie française, seulement en 1863 pour la partie hollandaise.

Le 5 Juin 1848 : Le commissaire général, Adolphe Ambroise Gatine, membre de la commission du 4 Mars 1848, arrive en Guadeloupe. Il fit immédiatement afficher la proclamation du 27 Avril et, vérifia lui-même les effets de l'émancipation.
L'article 1er, du décret fut modifié pour les Antilles, en instituant immédiatement l'abolition de l'esclavage, sans tenir compte du délai de 2 mois, initialement prévu pour l'application.

1849 : Schoelcher fut élu à l'Assemblée législative de la Seconde République.

Devenu populaire dans toutes les Antilles, Victor Schoelcher revendiqua aussi l’application du droit commun et même la départementalisation pour les quatre colonies (Martinique, Guadeloupe, Guyane et la Réunion), mais il échoua sur cette question (les quatre colonies ne deviendront des départements qu’en 1946).

L'économie de la Guadeloupe est dans une situation catastrophique.

Le tremblement de terre de 1843 à la Guadeloupe a dévasté un grand nombre
d'habitations sucrières.

Émancipés les anciens esclaves fuient les plantations.

Pour palier au manque de main d'œuvre dans la plupart des plantations, le II ème Empire de Napoléon III substitut à l'esclavage, un régime de travail coercitif faisant appel aux travailleurs africains.

C'est ainsi qu'en 1852, on fit appel à l'immigration des Congos : 6000 à la Guadeloupe.

Sous le coup des lois coercitives, les anciens esclaves reviennent dans les plantations pour devenir de simples ouvriers miséreux.

1854 : Début de l'immigration indienne, les "coolies", afin de remplacer les anciens esclaves; Plus de 45 000 Indiens sont ainsi amenés entre 1854 à 1885.

En 1983 : La loi n° 83-550 relative à la commémoration de l’abolition de l’esclavage institue la date retenue par chaque département d’outre-mer comme étant fériée.
La date du 27 mai commémore ainsi par une fête régionale (et non nationale) l'abolition de l'esclavage.

Le 10 Mai 2001 : Discour du secrétaire d'état à l'Outre-mer, à l'occasion de l'examen par le sénat de la proposition de loi pour la reconnaissance de l'esclavage comme crime contre l'humanité.

Le 23 mai 2001 : Loi n° 2001-434 du 21 mai 2001, sur proposition de Mme Christiane Taubira-Delannon, tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crimes contre l'humanité

Le 30 Janvier 2006 : Monsieur le Président de la République Française, Jacques Chirac, a annoncé que la date du 10 mai, avait été retenue, pour commémorer en France métropolitaine l'abolition de l'esclavage. Cette date, ne se substituera pas aux dates de commémorations, déjà existantes dans chaque département d'outre-mer.

 

PARUTION:
Abécédaire de l'esclavage des Noirs
Edition DAPPER, 2007
Caraïbes, La Réunion, Afrique

Gilles Gauvin,
Un ouvrage de référence manquait à la traite négrière, l’esclavage et leurs abolitions. L’auteur a conçu un abécédaire pour combler ce vide. Cet ouvrage évoque les différents aspects de l’histoire des anciennes colonies françaises soumises à l’esclavage (Martinique, Guadeloupe, Guyane, La Réunion et Saint-Domingue / Haïti). Ce qui permet de comprendre que cette histoire partagée fait partie intégrante de l’histoire nationale.
Source proposée par Nathalie MEYER, de la fondation Dapper, musée Dapper.
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