Le sous-sol de la Martinique est pauvre en minerais, gaz naturel
ou pétrole. On commence tout juste à penser à
une éventuelle exploitation de ressources géothermiques.
Heureusement que cette île dispose de terres fertiles.
Le PIB est de 5,9 milliard d'euros en 2001 contre 3,7 millard d'euros en 1994 (24,5 milliards de francs), soit 15269 Euros par habitants.
C’est le PIB par habitant le plus élevé de la Caraïbe.
Le secteur tertiaire est prédominant (79% des emplois),
avec notamment un poids important du commerce, du secteur non-marchand,
ainsi que du tourisme.
L'agriculture, avec la banane,
la canne à sucre, le
rhum, le melon et l'ananas, fournit les principales exportations
de la Martinique.
Par contre, la pêche et l'aquaculture, ainsi que l'industrie
et l'artisanat sont des activités tournées essentiellement
vers la satisfaction des marchés locaux.
Les limites du secteur productif, conjuguées à une
pression démographique forte, pèsent sur le marché
de l'emploi.
En 1997, il existait un déséquilibre important, entre les importations
qui s’élèvent à 10,45 milliards de
francs (matières premières, produits alimentaires,
automobiles) et les exportations, d’un montant de 1,18 milliard
de francs en 1997 (bananes, rhums, et produits pétroliers).
La Martinique a bénéficié toutefois d'atouts pour
continuer à se développer : le marché européen
qui lui fut ouvert, la jeunesse de sa population et un cadre naturel
enchanteur propre à satisfaire un nombre croissant de touristes
attirés par la pratique d'activités sportives variées
et par des sites naturels exceptionnels.
En 2003, la hausse des importations amorcée, s'est poursuivie en 2004, pour s'élever à 2020 millions d'euros, ce qui représente 7% de progression annuelle. Cette dernière résulte de l'accroissement des importations de produits énergétiques. Les biens d'équipements et les produits de l'industrie automobile ont participé également à la hausse constatée.
En 2006, l’économie martiniquaise a bénéficié d’une conjoncture favorable liée aux acquis de l’année 2005 : vigueur de l’investissement et regain d’activité dans le secteur du bâtiment et de la construction notamment. Ce constat positif est cependant tempéré par une consommation des ménages qui stagne et par les difficultés d’un secteur primaire en voie de restructuration. Par ailleurs, avec 6 391 journées individuelles non travaillées en 2006, les conflits sociaux ont été en moyenne plus longs qu’en 2005. En 2006, les chefs d’entreprise interrogés dans le cadre de l’enquête trimestrielle de conjoncture de l’Iedom constataient une bonne tenue de l’activité même si le premier trimestre 2006 fait exception en raison de l’effet négatif de la grève du port de Fort de France sur le moral des chefs d’entreprises.
La situation de l’emploi s’avère contrastée. Le nombre de demandeurs de catégorie s’établit à 35010 à fin 2006, en recul annuel de 5,5% tandis que le nombre de bénéficiaires des Assedic se replie pour atteindre 18 033 personnes à cette même date. Toutefois, le taux de chômage demeure structurellement élevé, quelle que soit la source retenue pour l’évaluer.
Le commerce extérieur est, quant à lui, dopé par les échanges de produits énergétiques.
L’année 2006 est atypique de ce point de vue. Cependant, hors hydrocarbures, le déficit commercial se creuse (soit +5,4 %) et le taux de couverture se détériore : 10,1 % en 2006, contre 12 % en 2005.
Au sommaire :
Agriculture
- La banane
- La canne à sucre
- Le rhum
- L'horticulture
- L'élevage
- L'apiculture
Peche et Aquaculture
Industrie
et Artisanat
Tourisme

L'Agriculture

En 1997, la surface agricole utilisée (SAU) occupait 30 % du territoire
départemental, soit 33 300 ha. Elles se répartissaient essentiellement
entre les terres arables et les surfaces toujours
en herbe.
L'agriculture représentait 90% du secteur primaire contre 10% pour la pêche.
Ce secteur économique occupait 7,2% des emplois de l'île et demeure la principale source de recettes à l’exportation
de l'île.
En 2005, la superficie agricole utilisée (SAU) représente 28 188 hectares, soit un quart de la superficie de la Martinique, en diminution de 5,1 % sur un an. Les 3 758 exploitations, d’une taille moyenne de 7 hectares, mettent en valeur 92,4 % de la SAU.
La part des actifs agricoles dans la population active diminue, passant de 12,5 % en 2003 à 9,8% en 2005. Cette évolution est liée en partie à la baisse de la population active agricole (-21,7 % entre 2003 et 2005) qui s’établit à 12 300 actifs en 2005, soit 8 347 unités de travail annuel (UTA) d’une personne à temps plein, contre 10 674 en 2003.
La moitié des travailleurs agricoles travaille dans la filière banane et 13 % dans la culture de la canne à sucre. La composante familiale est prédominante : 42 % des actifs sont des familles, 35% des salariés permanents et 23 % des salariés saisonniers.
En 2005, la production agricole totale s’élève à 251,4 millions d’euros, soit une baisse de 5,1%, inférieure à celle observée en 2004 (- 13,7 %). D’un côté, la production végétale qui représente 88 % de la production agricole, diminue de 5,1 % (-15 % en 2004) sous l’effet d’une baisse de la production de fruits (63 % de la production végétale) et notamment de bananes (-10,1 % ; 92 % de la production de fruits). Ce repli est toutefois compensé par la hausse de la production de légumes (+22,3 %), notamment de tomates (+66,1 %). De l’autre côté, la production animale, qui représente 12 % de la production agricole, fléchit de 5,7 % en raison de la baisse des « produits animaux » (-17,3 %).
La banane
La banane est la première production agricole et la principale ressource économique de l'île.
En 1997, la banane constitue un
enjeu de taille avec 11 200 hectares cultivés.
En 2003, 10000 ha sont cultivés, soit 32% de la surface agricole utilisée (SAU).
En 2004, elle occupait, près
de la moitié de la population agricole, en génèrant 14000 emplois directs et indirects, pour approximativement 1289 exploitations.
La production Martiniquaise etait d'environ 300000 tonnes, dont 1% est écoulée localement.
Selon la DRCCRF, les exportations de bananes martiniquaises ont progressé de 3.3% en 2004 par rapport à 2003.
Elle représentait en 2001, 45% de la richesse produite par le secteur.
La culture de la banane modèle
l'aménagement et le paysage dans l'intérieur
martiniquais.
En 2005, la Martinique occupe la 32e place sur le marché mondial de la production de bananes dessert, selon les statistiques du FAO (Food and Agriculture Organization).
La banane antillaise est principalement expédiée vers l’hexagone, d’où elle est, en partie, réexportée vers d’autres pays d’Europe (Allemagne et Espagne principalement).
En 2005, la production de bananes a baissé de 10 % sur un an pour s’établir à 260 361 tonnes (sur 72,6 millions de tonnes au niveau mondial). La quasi-totalité (98,2 %) de cette production provient des variétés d’exportations de bananes-fruits.
La production locale de bananes se structure autour de deux organisations de producteurs. L’une, Banamart, instituée en 2005, résulte de la fusion de deux organisations, Sicabam et GIPAM. En 2006, elle regroupe 420 planteurs et commercialise près de 80 % de la production. L’autre, Banalliance, créée en 1996, compte 157 adhérents totalisant environ 7 % de la production.
En 2006, la Martinique a expédié 216 827 tonnes de bananes, soit une baisse de 5 % sur un an, inférieure à celle constatée en 2005 (-16,5 %). Le prix moyen des bananes martiniquaises expédiées s’établit à 0,58 euros le kilo et 582,8 euros la tonne, en baisse de 20,8 % sur un an. Le prix de vente en France hexagonale reste pour autant stable à 1,40 euro le kilo en 2006.

La canne à sucre
La
canne à sucre est la seconde activité
agricole de l'île, avec une contribution très importante
en terme social, 1 400 emplois directs et 2300 indirects; comme
en terme économique.
Cette culture est pratiquée par 366 exploitations, principalement
dans les communes du centre de l’île et, occupe près de 12% des SAU soit une superfice de 3740 ha en 2003.
En 2004, la Martinique ne comptait plus que 8 distilleries
et une sucrerie.
Depuis la fin des années 80, la production de canne à sucre s'est stabilisée autour de 200000 tonnes. malgrès les pluies exeptionnelles, la campagne 2004 s'est soldée par la livraison de 222700 tonnes de cannes soit 23% de plus qu'en 2003, mais de moindre qualité.
Les excès d'eau ont entrainé le classement de la Martinique en zone sinistré, ouvrant droit aux planteurs à une indemnisation.
L'unique usine de raffinage sucrière, dite du Galion, extrait le sucre de la canne et le commercialise sur le marché local.
Au cours de la campagne 2004, l'usine du galion a broyé 92064 tonnes de cannes, soit 20.5ù de plus que l'année 2003. La production de sucre a néanmoins enregistrée un repli de -20% (4140 tonnes contre 7 234 tonnes de sucre en 1997) compte tenu de la faible teneur en sucre de la canne dûes aux pluies.
Les 3/4 de la production sont écoulés localement. Toutefois, elle nepermet pas de satisfaire la demande locale de 15000 tonnes, le solde étant couvert par l'importation.
En 2005, la récolte de la canne à sucre représente 13,7 % de la surface agricole utilisée dans les exploitations agricoles, soit 3 600 hectares, en hausse de 9,4 % sur un an. Le département compte 277 planteurs, dont 185 orientés vers les distilleries agricoles et 92 vers la sucrerie Saem du Galion. La production de cannes destinées à la sucrerie se concentre dans les communes du Lamentin, de Rivière-Salée, du François, du Robert et de Trinité. Cette filière emploie 13 % de la population active agricole, soit 1 614 personnes, dont 50,4 % de salariés permanents et 26,4 % de saisonniers.
Depuis quelques années, la culture de la canne se caractérise par une mécanisation croissante de la production, notamment avec l’introduction des « récolteuses », ainsi que par une extension des surfaces agricoles. Les grandes exploitations (50 hectares et plus) exploitent près des trois quarts de la SAU (73,4 %) alors qu’elles ne représentent que 6,2 % des exploitations cannières.
En 2006, selon le Centre technique de la canne à sucre (CTCS), la campagne sucrière a pâti des mauvaises conditions climatiques des années précédentes.
En 2006, le volume de production atteint le plus faible niveau de ces dix dernières années : 165096 tonnes de cannes ont été broyées (- 21 % par rapport à 2005), soit un résultat en deçà du potentiel agricole qui s’établit à 230 000 tonnes. Les distilleries ont broyé la majorité de la production, soit 105476 tonnes, en recul de 16,6 % sur un an. Les sucreries ont manipulé 59 620 tonnes de cannes (-28 %).
Toutefois, la qualité de la canne s’avère meilleure que les deux années précédentes.
La richesse de la canne51, en s’élevant à 13,88 g (contre 11,22 g en 2005), retrouve quasiment son niveau de 2003. Le coefficient de paiement - à savoir la quantité de sucre cristallisable pouvant être extraite de la canne servant de référence au paiement des planteurs – atteint le plus haut niveau de ces dix dernières années pour s’établir à 9,65 (contre 7,61 en 2005).
En 2006, l’usine du Galion a produit 4 073 tonnes de sucre, pour un coût de production estimé à 1,29 euro le kilo (contre 1,34 euro en 2005).
En Martinique, la consommation de sucre en 2006 est estimée à 14 000 tonnes, dont 6 000 tonnes de sucre roux et 8 000 tonnes de sucre blanc provenant principalement de l’hexagone.
Ainsi, le sucre du Galion est écoulé majoritairement sur le marché local, avec près de 75 % des ventes destinées au marché de bouche et 25 % au marché industriel.
Le sucre de bouche est vendu à 1,05 euro le kilo et le sucre industriel à 0,80 euro le kilo par la sucrerie.

Le rhum
Le
rhum est le produit emblématique de la Martinique, elle de même l'activité agro-industrielle
première pour la Martinique. Le rhum représente à lui seul 20% de la valeur ajouté de la branche des industries agroalimentaires (IAA).
En 1999, le rhum occupait 2985 emplois directs et indirects, et permet à 8 distilleries de continuer à exister.
Fin 1996, une
appellation d'origine contrôlée a été créée dans le but de protéger et de promouvoir le rhum Martiniquais.
Le rhum agricole représente 80% du rhum distillé
à la Martinique, contre 15% pour le rhum industriel.
Après avoir fortement progessé en 2000, la production de rhum agricol s'est maintenue à un niveau élevé jusqu'en 2002. Cette évolution s'explique par la reconstution des stocks de certaines distilleries.
En 2003, La filière rhum représentait près de 23 % de la valeur ajoutée des industries
agroalimentaires du département et emploie près de 380 actifs, dont 64 saisonniers.
Les volumes produits ont chuté de 19% pour se stabilisé à un plus de 65000 hectolitres d'alcool pur (HAP).
En 2004,
les volumes totaux des rhums commercialisés ont subi une augmentation de 2,8% par rapport à l'année 2003. Les exportations de rhum agricole se composaient en 2004, à 88% de rhum blanc, à 10% de rhum élevé en fut et à 2% de rhum vieux.
En 2006, la production de rhum s’élève à 76 171 hectolitres d’alcool pur (HAP), en baisse de 1% par rapport à 2005. La production de rhum agricole diminue de 8,3%, alors qu’elle représente 81% de la production totale, tandis que la production de rhum industriel augmente de 28%.
La qualité du rhum martiniquais est reconnue au niveau national. Il y a tout juste 10 ans, le rhum de la Martinique était le premier produit de l’agriculture des DOM à obtenir une « appellation d’origine contrôlée » (AOC).
L'horticulture
L'horticulture concerne
370 producteurs et couvrent 239 hectares. Il existe une forte
hétérogénéité des exploitations
: quelques unités spécialisées et de nombreuses
petites exploitations familiales. Les cultures de l'anthurium
et de l'alpinia représentent 77% de la production. En 2001,
la production récoltée est estimée à 13,8 millions de tiges, pour une valeur de 6,05 millions d'euros
(source SCEES).
Les productions vivrières, fruitières et florales (aubergines, avocats, limes, anthuriums) génèrent environ 35% de la production agricole finale.
L'élevage
L'élevage (bovin,
porcin, ovin, avicole) concerne deux agriculteurs sur trois.
En 2003, il
représentait 12% de la valeur total de la production agricole et occupait 36% des terrres agricoles.
La production de viande s'organise autour de vcoopératives d'éleveurs. Toutefois, une part importante de l'élevage est réalisé par de très petites exploitations, ne faisant pas parties des circuits organisés et ont parfois recours à l'abattage clandestin. Ces méthodes représentent encore 35% de la production totale bovine et porcine, et 75% de la production d'ovins et de caprins.
En 2005, les pâturages s’étendent sur 10 476 hectares, soit 37 % de la surface agricole du département. Le cheptel s’est amenuisé en 2005 : le nombre de volailles a baissé (-27 % ; 490 189 têtes en 2005), tout comme celui de bovins (-5 % ; 21 915 têtes) et de porcins (-48 % ; 11 105 têtes). Seul l’effectif d’ovins progresse (+8 %) pour atteindre 17 082 têtes.
L'apiculture
L'apiculture ne concerne
que quelques ruches installées dans la campagne et fournissant
un excellent miel de pays que l'on trouve sur le marché.

La Pêche
et l'Aquaculture
La pêche, en Martinique, est essentiellement artisanale.
Elle s'exerce surtout le long des côtes. Les eaux qui baignent
l'île ne sont pas très poissonneuses à cause
de l'absence de plateau continental.
En 2004, la branche de la pêche occupait, directement et indirectement, 4000 à 5000 personnes dont seulement 1215 pêcheurs régulierement. En 2004, 55 pêcheurs et 139 plongeurs ont été inscrit.
Actuellement, il existe 8 ports de pêche departementaux, Le Vauclin, Le François, Case-Pilote, Le Marin, Trinité, Anses d'Arlet, Grand-Rivière et le Diamant; ainsi que 16 sîtes classés en Aménagement pour la Pêche d'Interêt Départemental.
La production martiniquaise de produits de la mer reste faible
(entre 5 000 et 6 000 tonnes en 1999).
Introduite dans les années 70, l'aquaculture connaît
une diminution de sa production depuis 1993. Elle concerne principalement
l'écrevisse (40 tonnes en 1996). L’élevage
de poissons en cage ou en bassin concerne essentiellement le saint-pierre
et le loup.
En 2006, la production de pêche est estimée à 6 300 tonnes pour la Martinique (10 000 tonnes pour la Guadeloupe), pour une valeur d’environ 53 millions d’euros, composée à 95 % de poissons. Cette production est insuffisante au regard de la consommation locale qui est estimée à 15 000 tonnes. Les besoins sont couverts par des importations en provenance d’Europe, de Guyane, du Venezuela et des îles voisines de la Caraïbe. La vente directe au consommateur absorbe 70 % de la production, le reste étant cédé à des revendeurs (25 %) ou à des mareyeurs. Les grandes et moyennes surfaces vendent essentiellement des produits importés, congelés ou transformés.
Le Secteur Tertiaire 
En 1999, le dernier recensement a fait apparaître une position dominante du secteur tertiaire dans la structure d'emploi martiniquaise, totalisant 79% des actifs occupés contre 72% en métropole.
En 2001, la richesse produite par la branche tertiaire représentait plus de 82% de la valeur ajoutée totale.
En 1999, l'activité tertiaire comprenait majoritairement des employés du secteur "éducation, santé et action sociale" pour un total de 29% et un total de 22% pour l'administration.
La fonction publique représente
en Martinique 35% des emploi du secteur tertiaire.
Industrie
et Artisanat 
Au 1er janvier 2004, la Martinique comptait 2582 établissement. Selon l'INSEE, 44% des établissements employaient aucun salarié au 1er janvier 2003.
L'entreprise martiniquaise est essentiellement une entreprise
de service.
Parler d'entreprises à la Martinique, c'est
aussi constater que 6 % du PIB de l'île.
L'industrie martiniquaise est récente, si l'on excepte
les usines sucrières du XIXème siècle, et les productions
également sucrières du XVIIIème siècle.
Ce
n'est qu'à la fin des années 60 que se développent
de nouvelles unités industrielles.
Ce phénomène
s'est accentué avec la loi de défiscalisation de 1986.
Les industries martiniquaise
sont encore souvent de caractère familial.
L’industrie génère une valeur ajoutée de 348,9 millions d’euros, soit 5,8 % du produit intérieur brut de la Martinique.
En 2006, le nombre de créations d’entreprises augmente, passant de 188 en 2005 à 199 en 2006 (160 créations pures), dont 38 % dans le secteur des biens de consommation, 26 % dans le secteur des biens d’équipement et 22 % dans celui de l’agroalimentaire.
Toutefois, le bilan de l’année 2006 sur le plan productif apparaît contrasté au regard des
Enquêtes trimestrielles de conjoncture de l’Iedom. Dans le secteur agroalimentaire, l’activité, favorablement orientée au deuxième trimestre, s’est repliée aux troisième et quatrième trimestres, en particulier dans les sous-secteurs du traitement du lait et des céréales et de l’alimentation du bétail, ce qui a entraîné une dégradation de la trésorerie. Dans le secteur manufacturier, l’activité a été perçue comme favorable aux premier et troisième trimestres, notamment dans la chimie et la parachimie, bien qu’à fin décembre 2006, les chefs d’entreprise formulent un constat mitigé quant à l’évolution du courant d’affaires dans la chimie et la papeterie. La fin de l’année 2006 a été marquée par une augmentation des prix, une réduction des charges d’exploitation et une reprise des embauches (en particulier dans la filière des métaux et du bois qui bénéficie de l’essor de la construction). Les chefs d’entreprises souhaitent néanmoins poursuivre leurs efforts d’investissement en 2007.
Par ailleurs, en 2006, l’Association Martiniquaise pour la Promotion de l’Industrie (AMPI) a poursuivi ses efforts de communication en faveur des « produits de l’industrie locale »58 dans les secteurs agroalimentaire et de l’habitat, avec notamment la promotion des « matériaux de construction PIL ».
Enfin, les professionnels du secteur demeurent attentifs aux orientations des programmes opérationnels 2007-2013 qui conditionnent, pour partie, la compétitivité de l’activité industrielle martiniquaise.
Les industries agroalimentaires
sont les plus nombreuses, surtout présentes dans le sucre
et le rhum, la transformation de fruits, la production de boissons,
ou l'industrie laitière.
En 2002, suite à l'enquête annuelle d'entreprises, elles représentent 40% de la valeur ajoutée industrielle de l'île et se révèlent être le premier employeur avec 36% des emplois de la branche.
Les industries manufacturières
sont dominées par les biens intermédiaires avec
les matériaux de construction (ciment), les métaux
(tôles, fers à béton), l'ameublement. Cette
industrie souffre de l'exiguïté du marché et
des difficultés d'exportation, ainsi que de la concurrence
des importations.
L'industrie des biens intermédiaires, très dépendante
des commandes de l'économie locale, connaît une crise
profonde en ce qu'elle est liée au secteur du bâtiment,
à la politique des collectivités territoriales,
à la puissance de l'importation, et à l'activité
générale de l'économie. En 2002, cette branche représentait 28% de la valeur ajoutée industrielle et, c'est également le deuxième employeur avec 28% des emplois.
L'industrie de biens d'équipement,
en revanche, connaît une certaine croissance mais n'a contribué qu'à hauteur de 15% à la formation de richesse industrielle.
L'industrie des biens de consommation
courante, enfin, souffre d'un manque d'adaptation
aux changements intervenus depuis 1990, à la concurrence
de l'importation, et à la petitesse du marché.
Le secteur
de l'artisanat représente plus du tiers des entreprises martiniquaises, avec 8042 entreprises en 2003, dont 40% dans le bâtiment.
Deux entreprises atteignent une taille industrielle :
Electricité
de France et la Société Anonyme de Raffinage des
Antilles (SARA).
Cette dernière a été créée
en 1969 pour raffiner et distribuer les produits pétroliers
à destination de la Martinique et de la Guadeloupe. Capacité
: 750 000 tonnes.
Au 1er janvier 2005, l’Insee recense 8 337 entreprises artisanales, dont près de la moitié dans le bâtiment et 30 % dans les services. Les entreprises de maçonnerie sont les plus répandues (16% des entreprises artisanales), suivies des entreprises de réparation automobile (10 %), de blanchisserie et soins de la personne (8 %) et de transport (7 %).
Le Tourisme

Vidéo touristique
Le tourisme a connu un développement très important
: quasi doublement du nombre de visiteurs en neuf ans.
En 2004, le secteur
du tourisme a généré plus de 234 millions d'euros de valeur ajouté soit 70% des exportations de l'îles.
Grâce aux efforts d'investissement réalisés,
la Martinique propose à ses visiteurs un hébergement
diversifié : hôtels de toutes catégories,
des clubs de vacances (Club Méditerranée, VVF...),
des locations et des gîtes ruraux destinés aux adeptes
du tourisme "vert".
En 2004, 68% de la clientèle touristique était formée de visiteurs de séjour. Malgré une période défavorable, le tourisme de croisière génére 23% de la masse touristique.
En 2004, 97% des établissements hôteliers étaient recensés par l'INSEE, totalisant 4616 chambres, dont près de 55% d'hôtels sans distinctions ou non homologiés.
Les gîtes ruraux ont représenté en 2003, 310 lieux d'hébergement.
En 2006, la Martinique a accueilli 655 213 touristes, en progression annuelle de 2,5%.
Sur le plan caribéen, les chiffres de la Caribbean Tourism Organization (CTO) placent la Martinique au 9ème rang des destinations touristiques en 2006, l’île totalisant 4% du nombre total de touristes recensés dans la zone Caraïbe. Comparativement, les deux premières destinations touristiques caribéennes, la République dominicaine et la Jamaïque, concentrent 34,2% des touristes caribéens, avec 5,6 millions de visiteurs en 2006.
En 2006, l’ensemble des catégories de touristes aura contribué à l’augmentation annuelle de la fréquentation de l’île, à l’exception des « autres excursionnistes », dont le nombre relativement modeste (23 674 personnes) connaît un recul de 26,3% en 2006.
Les touristes de séjour composent l’essentiel de la fréquentation touristique de l’île (81%) : 535 450 personnes en 2006, en augmentation de 4,2% sur un an.
Parallèlement, après un recul annuel marqué à fin 2005 (-41,6%), le nombre de
croisiéristes connaît un léger redressement (+3,3%) selon les chiffres du CMT.
Cependant, la Dircilec85 annonce de son côté une stagnation annuelle (-0,2% en 2006).
La croissance annuelle la plus notable est celle du nombre de plaisanciers (+7,4%), après un recul de 33,2% en 2005. Cette évolution porte la part des plaisanciers dans le nombre total de touristes à 4,9% en 2006 (+2 points par rapport à 2005).
En 2006, l’ensemble des dépenses touristiques progresse de 7,1% pour atteindre 242,5 millions d’euros. De par la nature de leur escale en Martinique, la contribution des touristes de séjour est prépondérante (96,9% des dépenses en 2006) et leurs dépenses sont les plus diversifiées.
En 2006, la dépense des croisiéristes atteint à peine 1,1 million d’euros en Martinique, dont 63% à destination des commerces de l’île et le solde en excursions et loisirs. Les sommes dépensées par les touristes de séjour et les croisiéristes pour ces dernières représentent respectivement 7,3% et 0,2% du total déboursé en Martinique.
Au 1er janvier 2006, l’offre touristique de la Martinique se compose de 1 007 établissements d’hébergement, soit 7 722 chambres et 17 770 lits.
60% de l’offre totale relève de l’hôtellerie, tandis que les résidences de tourisme et meublés de tourisme, souvent tenus par des particuliers, comptent pour un peu moins d’un tiers.
Les hôtels 3 étoiles concentrent près de la moitié des chambres tandis que les établissements non homologués, 58 au total pour 1 002 chambres, complètent, pour une part significative, l’offre totale du segment.
En 2006, le Club des Professionnels de l’Hôtellerie et du Tourisme de Martinique (CPHTM) constate un taux d’occupation des chambres de 62,9%, contre 59,6% en 2005.
Pour les hôtels concernés, le chiffre d’affaires annuel s’établit à 67,7 millions d’euros à fin 2006 (+8,3% par rapport à 2005).
A) Les gîtes ruraux
L’offre que constituent les gîtes ruraux est par nature très diversifiée. Elle est essentiellement le fait de particuliers. En Martinique, 237 gîtes ruraux sont homologués « Gîtes de France » et les éléments dont nous disposons font ressortir une activité bien orientée pour l’année 2006, avec notamment un gain de 1,6 point en terme de taux d’occupation et environ 9 000 personnes hébergées en 2006 contre 7 000 en 2005.
B) La clientèle de séjour
En 2006, la clientèle de séjour a connu une nouvelle augmentation pour atteindre 535 450 touristes, dont 31 975 plaisanciers. Les chiffres du CMT indiquent qu’en termes de fréquentation touristique de séjour, l’année 2006 se situe parmi les cinq meilleures de ces vingt-deux dernières années. Plaisanciers mis à part, le nombre de touristes de séjour s’est élevé à 503 475, dépassant le seuil symbolique des 500 000, qui n’avait pas été atteint depuis 2000. Les séjours durent en moyenne 13,8 jours, contre 13,5 jours en 2005.
Au cours de l’année 2006, la prédominance des touristes de séjour en provenance de France s’est confirmée. Ils comptent pour 78,6% des visiteurs en 2006, contre 76,4% un an plus tôt. Cette évolution s’est faite au détriment du nombre de touristes originaires de la Caraïbe, du reste de l’Europe et des « autres pays » (hors Europe, Caraïbe, Etats-Unis et Canada). La part des Etats-Unis et du Canada demeure inchangée (respectivement 1% et 0,9%).
C) Le tourisme de plaisance
En 2006, la Martinique aura reçu 31 975 plaisanciers, en augmentation de 7,4% après un repli marqué en 2005 (-33,2%). Les professionnels du secteur déplorent cependant l’inadaptation des infrastructures existantes au développement caribéen de la plaisance. Or, le touriste de plaisance dispose généralement d’un pouvoir d’achat supérieur à celui du touriste balnéaire. Parmi les infrastructures nécessaires au développement de l’activité, les professionnels du secteur évoquent un deuxième bassin de radoub, un port à sec destiné à abriter les bateaux durant la saison cyclonique et la création de 6 000 allots supplémentaires au port du Marin.
L’année 2006 a été marquée par la tenue du premier Salon caribéen de l’occasion nautique, au Marin, qui a rassemblé quelques 80 exposants et s’est inscrite dans le cadre de nombreuses manifestations destinées à mieux faire connaître le nautisme.
D) Le tourisme de croisière
Entre juin et septembre 2006, aucun navire de croisière n’a effectué d’escale en Martinique. Déjà en 2005, une interruption similaire entraînait un recul annuel du nombre de croisiéristes de 41,6%. Les professionnels du secteur relèvent des causes d’insatisfaction diverses en matière de croisière : un accueil peu satisfaisant, un climat social perçu comme tendu, peu de possibilité de shopping détaxé et d’excursions… En 2006, grâce à un redressement notable en fin d’année et un meilleur taux de remplissage des navires (801 passagers par navire en moyenne en 2006, contre 634 en 2005), l’évolution du nombre de passagers s’est révélée positive (+3,3% en données cumulées).
Pour la première fois en 2005, selon les chiffres de la CTO, l’atonie du secteur de la croisière en Martinique trouve un écho dans la Caraïbe.
En 2006, deux compagnies ont concentré l’essentiel des passagers : la compagnie Carnival Cruises avec son Carnival Legend totalisant douze escales en Martinique, et la compagnie Princess Cruises, avec le Sun Princess et le Sea Princess. Ces trois navires concentrent 62,3% des arrivées de passagers et 20,4% des escales.
Source: Ministère de
l'économie et des finances et IEDOM