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Louis Delgrès
(1766-1802)
C’est en Martinique, dans la commune de Saint-Pierre en
1766, que Louis Delgrès voit le jour. Du sang de Noir et
de Blanc coule déjà dans les veines de ce mulâtre.
Malgré ses origines, il prendra résolument parti
pour la défense de la condition des esclaves noirs.
Il sert dans l’armée républicaine française
en Martinique. Lieutenant sous les ordres de Rochambeau, dans
la guerre qui oppose la France à la Grande-Bretagne, il
s’illustre au combat, notamment au Morne-Rouge, où
il est fait prisonnier en 1795.
Envoyé en Grande-Bretagne, il est relâché
avant de rejoindre la Guadeloupe.
Nommé capitaine, il participe à diverses campagnes
à Sainte-Lucie et à Saint-Vincent, où il
est à nouveau fait prisonnier. Libéré après
une nouvelle incarcération en Angleterre, en septembre
1797. Il est de retour en Guadeloupe, à la fin de l'année
1799, comme aide de camp de Baco puis de Lacrosse.
En janvier 1802, Delgrès qui a été promu
au grade de Colonel par Pelage, est placé à la tête
de l'arrondissement de Basse-Terre.
Au début du mois de mai 1802, le général
Richepance et ses troupes voguent vers la Guadeloupe "pour
rétablir l’ordre". Louis Delgrès pense
alors que la France est sur le point de rejeter l’île
dans la barbarie. Révolté, trahi, il prend les armes
contre l’armée à laquelle il a jadis appartenu,
contre "ces braves militaires dont nous aimions (naguère)
à calculer le moment de l’arrivée", dira-t-il.
Il lance un dernier cri de désespoir à l’intention
de ceux qu’il nomme déjà "les Citoyens
de Guadeloupe" et invite ses soldats à préférer
la mort à l’esclavage. Un appel fondateur que l’Histoire
et les Guadeloupéens retiendront sous le nom de "Proclamation
du 10 mai 1802", placardée à l’époque
sur tous les murs de Basse-Terre.
" C'est dans les plus beaux jours d'un siècle à
jamais célèbre par le triomphe des Lumières
et de la Philosophie, qu'une classe d'infortunés qu'on
veut anéantir se voit obligée d'élever
la voix vers la postérité, pour lui faire connaître,
lorsqu'elle aura disparu, son innocence et ses malheurs.
Victime de quelques individus altérés de sang
qui ont osé tromper le gouvernement français,
une foule de citoyens toujours fidèles à la Patrie
se voit enveloppée par une proscription méditée
par l'auteur de tous ses maux.
Le
général Richepance, dont nous ne connaissons
pas l'étendue des pouvoirs, puisqu'il ne s'annonce que
comme général d'armée, ne nous a fait connaître
son arrivée que par une proclamation, dont les expressions
sont si bien mesurées que, alors même qu'il promet
protection, il pourrait nous donner la mort sans s'écarter
des termes dont il se sert. A ce style, nous avons reconnu l'influence
du contre-amiral Lacrosse, qui nous a juré une haine
éternelle. Oui, nous aimons à croire que le général
Richepance, lui aussi, a été trompé par
cet homme perfide qui sait employer également le poignard
et la calomnie. Quels sont les coups d'autorité dont
on nous menace ? Veut-on diriger contre nous les baïonnettes
de ces braves militaires, dont nous aimions à calculer
le moment de l'arrivée et qui naguère ne les dirigeaient
que contre les ennemis de la République ?
Ah ! plutôt, si nous en croyons les coups d'autorité
déjà frappes au Fort de la Liberté, le
système d'une mort lente dans les cachots continue à
être suivi. Eh bien! nous choisissons de mourir plus promptement.
Osons le dire: les maximes de la tyrannie la plus atroce sont
surpassées aujourd'hui. Nos anciens tyrans permettaient
à un maître d'affranchir son esclave, et tout nous
annonce que, dans le siècle de la Philosophie, il existe
des hommes, trop puissants par leur éloignement de l'autorité
dont ils émanent, qui ne veulent voir d'hommes noirs,
ou tirant leur origine de cette couleur, que dans les fers de
l'esclavage.
Et vous, premier Consul de la République, vous guerrier
philosophique, de qui nous attendions la justice qui nous était
due, pourquoi faut-il que nous ayons à déplorer
notre éloignement du foyer d'où partent les conceptions
sublimes que vous nous avez si souvent fait admirer ! Ah ! sans
doute un jour vous connaîtrez notre innocence; mais il
ne sera plus temps, et des pervers auront déjà
profité des calomnies qu'ils ont prodiguées contre
nous pour consommer notre ruine.
Citoyens de la Guadeloupe, vous dont la différence de
l'épiderme est un titre suffisant pour ne point craindre
les vengeances dont on nous menace (à moins qu'on ne
veuille vous faire un crime de n'avoir pas dirigé vos
armes contre nous), vous avez entendu les motifs qui ont excité
notre indignation.
La résistance à l'oppression est un droit naturel.
La divinité même ne peut être offensée
que nous défendions notre cause. Elle est de celle de
la Justice et de l'Humanité. Nous ne la souillerons pas
par l'ombre même du crime. Oui, nous sommes résolus
de nous tenir sur une juste défensive, mais nous ne deviendrons
jamais agresseurs.
Pour vous, restez dans vos foyers; ne craignez rien de notre
part. Nous vous jurons solennellement de respecter vos femmes,
vos enfants, vos propriétés et d'employer tous
les moyens a les faire respecter par tous. Et toi, Postérité,
accorde une larme à nos malheurs et nous mourrons satisfaits
! Le Colonel d'Infanterie, commandant en chef de la force armée
de la Basse-Terre,"
Signé: Louis Delgrès
La bataille qui s’ensuit sera dure. Acculé, après
de durs combats, il évacue le Fort Saint-Charles, affaibli
par l’inégalité des forces. Assailli, il se
retranche sur les hauteurs de Matouba, avec 300 de ses hommes.
Refusant de se soumettre, ils se suicideront le le 28 mai, en
faisant sauter un baril de poudre. Tuant au passage plusieurs
soldats bonapartistes.
L’Histoire suivra néanmoins son cours. Quelques
jours plus tard, le 16 juillet, Richepance publie un arrêté
qui rétablit l’esclavage en Guadeloupe. Ce système
inhumain perdurera jusqu’au 27 mai 1848, date officielle
de l’abolition dans l’île.
Depuis plusieurs années, la Guadeloupe a rendu à
ce combattant de la liberté toute la place qu’il
mérite. De nombreux bâtiments publics à son
nom ont fleuri sur l’île, à l’image du
lycée professionnel du Moule. De même, depuis 1989,
le Fort Saint-Charles, à Basse-Terre, porte le nom de «
Fort Delgrès », après s’être longtemps
appelé... Fort Richepance. En outre, une stèle,
érigée à mi-pente sur la Soufrière,
commémore la mémoire de ce héros.
(Source : RFO
et compilation de recherches)
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